De jour, Édimbourg, dont la vieille ville est construite le long du Mile Royal, propose une offre culturelle incomparable et témoigne des différentes fonctions occupées par la capitale écossaise : demeure royale, château fort, institution européenne… Gravir la colline de Calton ou visiter l’enceinte du château fort, véritable bastion militaire, permet un beau point de vue sur la ville. De l’autre côté du Mile Royal, au palais de Holyrood, on imagine Elizabeth II déambuler dans les appartements d’apparat. L’abbaye en ruine accolée rappelle l’importance de l’ordre religieux, elle est aussi une très esthétique fenêtre sur le parc de Holyrood et Arthur’s Seat, paysage qui rompt avec le fourmillement de la ville. Côté Art, les musées nationaux, tous gratuits, ont une impressionnante collection picturale (des Vinci, Caravage, Tintoret et une multitude d’impressionnistes) et n’ont rien à envier à nos musées parisiens. Côté littérature, Édimbourg a vu passer Sherlock Holmes, le héros de Conan Doyle, Walter Scott, l’auteur d’Ivanhoé et a vu naître Harry Potter, le plus célèbre des sorciers, dans le café Elephant House où JK Rowling s’installait régulièrement.




De nuit, Édimbourg a ce quelque chose d’inquiétant qui caractérise l’architecture outre-Manche. Les avenues s’élargissent, les bâtiments s’élèvent vers le ciel, les passants disparaissent, les églises se transforment en boîtes de nuit gothiques, le vent susurre entre les pierres et fait danser les feuilles des arbres. On se met dans l’ambiance avec le récit de Jack l’Éventreur, assassin des rues de Londres, poursuivi par la police de Scotland Yard. On écoute Amy, Française amoureuse d’Édimbourg, chasseuse de fantômes, armée de pierres, crucifix et matériel de premiers secours. Ça commence avec les pratiques moyenâgeuses : des pendus, des torturés, des emmurés vivants, des os entassés et des chicots dans le mortier. Ça se termine dans le cimetière de Greyfriard, le plus hanté de la ville, avec des détecteurs d’ondes, des histoires de revenants, de blessures inexplicables et des incantations devant le tombeau du bloodie McKenzie. Décidément je préfère la mignonne histoire de Bobby, ce chien fidèle qui s’est rendu chaque jour, pendant quatorze ans, jusqu’à sa mort, sur la tombe de son regretté maître.

